EPILOGUE (67 / 68) :
parallèles :

REVOLUCION SANDINISTA :

Même si certains se gargarisent en disant que les Révolutions sont comme les histoires d'amour qui "se terminent mal, en général", l'exemple insulaire parvenu au Nicaragua donna la révolution sandiniste, qui eu un dénouement plus consensuel ...


En cette fin des sixties, la Terre entière avait l'impression de prendre un tournant.
Allez savoir pourquoi, l'humanité frémissait, la créativité explosait, les enjeux semblaient décisifs, les populations se sentaient responsables. Les "intellectuels" (caste naissante pas encore établie) allaient sur le terrain, et les hommes de terrain visitaient les "intellectuels" (pour que les savoirs se mêlent... Internet n'existait pas encore).

analyse simplifiée ... (cliquer)

En Angleterre et en Californie la contre-culture (longtemps "underground") battait son plein. (Il suffit de ragarder le nombres hallucinant de chefs d'oeuvres musicaux sortis entre 67 et 69 ! Et l'invention du "mange-disque" n'explique pas tout ! D'autant que la musique est devenue l'Art "dominant", l'expression artistique vivante par excellence, durant ces années là)


En France, Messmer reconnaît que Mai 68 "a laissé des traces profondes, dans les MŒURS"
Alors, à quand un Ministre des Mœurs ? (Puisqu' il y en a de différents pour la Culture ou l'Education ...)


(Il faut noter que Pierre Mesmer fut en désaccord avec De Gaulle qui, comme son entourage, voulut faire intervenir l'armée lors des manifestations.
(Le Ministre en charge des armées fut convoqué quand son inertie sur la question devint trop évidente : il assurait qu'il ne donnerait l'ordre de charger, que lorsque l'ordre de tirer serait assumé par la hiérarchie...)
"Tirer en l'air est contraire au réglement militaire"
rétorque l'homme de confiance à la première suggestion de riposte tempérée qu'on lui fait, et, "après, quand les gens auraient bien vu que cela ne nuisait en rien, vous connaissez les hommes, Mr Le Président : la deuxième rafale serait terrible".

Or, selon ses dires, toute révolution n'est validée que par le sang qui coule. Il a réussi à convaincre le Général que ce qu'on pouvait faire de pire aux manifestants, c'était de leur épargner un bain de sang.
En devinant ces deux hommes discuter, on constate qu'un de leurs points d'honneur, fut qu'effectivement il n'y a pas eu de mort(s) en 68.

 


(Quelle dégringolade quand on songe que depuis 2005, dans le même pays, on assiste à des émeutes, peut être pas sans motifs mais sans revendications formulées intelligiblement, et avec un coût hallucinant (mai 68 a eu des conséquences économiques comme jamais auparavant, mais sans tomber dans un vandalisme suicidaire. Et le coût moral, sur la conscience collective, n'a pas de commune mesure).

L'ambition affichée (et incontestable) de tout mouvement révolutionnaire est de s'occuper du partage des richesses, et de l'essor progressiste des valeurs. A tort ou à raison, c'est leur préoccupation essentielle.

En ce départ du 21e siècle, il n'en est rien. Et quand on apprend que, encore de temps en temps, des guérillas urbaines explosent ponctuellement, et s'en prennent autant aux pompiers qu'aux habitants sans discernement (à leurs biens, pour le moins). on est en droit de s'inquiéter, plus sérieusement que sur un quelconque problème de "sécurité" - physique, des personnes (dans la rue, chez eux) ou spirituelle (dans leur cursus, dans leur vie).
On a vu des raids contre des moyens de transport collectifs, parfois. Cela paraît presque improbable, mais au bout du compte, arrange "l'image de marque" de la gouvernance ...

L'autisme sied mal à la politique. (L'autisme est à soigner, de toute façon, où qu'il se trouve : c'est une maladie).

Entre temps les médias sont passé par là. Ils attendent au tournant (en attendant le prochain virage) : "autres temps, autres mœurs".
Mais les médias, "4ème pouvoir", ne sont pas gérés la plupart du temps avec des compétences spécifiques (le travail sur la conscience a toujours été partagé par les artistes, comme, initialement, André Malraux a pu l'illustrer. Le photographe qui a fait le fameux cliché du Che était salarié par l'Etat : il n'a gagné, de cette ferveur populaire, ni plus ni moins que ses collègues pendant longtemps. Les musiciens de Sun ou de Salsa se trouvèrent également quasi fonctionarisés ...) mais maintenant les médias sont orchestrés plutôt par des professionnels de la communication et du commerce. C'est préjudiciable à l'ensemble de la société, on le voit.

 

P r a g m a t i s m e  :

 

Le ressort du proto-communisme primal, adapté au climat tropical :

Au Nicaragua comme à Cuba : provoquer une solidarité forcée, là ou le néolibéralisme n'en voit même pas le reflet d'une utilité ("la solidarité : pour QUOI faire ? Sinon pourquoi faire ?), et où le communisme de routine (ou de Poutine, si vous voulez des noms ... c'est plus dur à retenir en chinois ...) demande à voir et à revoir (bureaucratie : le règne des "petits chefs", "Ils ne font rien, ils se situent. C'est le règne des 3èmes couteaux" comme le chante Lavilliers)...

Cela en flattant le goût expensioniste des dirigeants (soviétiques ou autres staliniens en l'occurrence, qui ne voient en Cuba qu'une base stratégique proche des américains, ex-alliés des guerilleros) sur le plan international ; et en luttant contre l'élitisme (les "réseaux" et leurs privilèges) et la corruption, (surtout à l'échelle individuelle par l'éducation tout autant que par la sanction).

 

 

Mais surtout en tentant de faire comprendre aux individus, un par un, que la solidarité a plus qu'une fonctionnalité utilitaire : elle est une satisfaction, comme on peut en avoir devant un mécanisme qui fonctionne bien, sans à-coups ni emballements, sans nuisance ni accaparement. Un mécanisme en action, simplement, normalement, comme prévu.

Un bon procédé. Un sytem D (pas D') ...

Eros : C'est le principe du plaisir qui anime les êtres. (Exemple : c'est celui qui fait le cadeau qui est bénéficiaire) comme voulu par le Créateur, dans la plupart des fonctions organiques.

Intégrons l'Hedonisme à la politique. C'est urgent : Le fun !

Quand ce qui est laborieux, devient enthousiasmant, pour un résultat majoré.

Par désir.

"Le Goût des Autres", à l'heure où la communication technologique revalorise les contacts humains y compris dans "le vrai monde" ...

Grâce à la musique, par exemple : c'est là une des clefs de la longévité du castrisme (les artistes sont bien considérés à Buba : ils sont souvent fonctionnaires).
Un secret de conspirateurs, bien gardé ...

 

La "Rock'n'Roll Attitude" fait exploser les carcans mentaux.
Supprimées, les œuillères.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce qui annihile le n'importe quoi patenté, l'insécurité statutaire (et son cortège de Pathos), ce qui neutralise le chaos concret des réactions en chaîne, ce n'est pas tant l'apport de "sens", de logique formelle, que le n'importe quoi mental, (comme un contre-feu), que la déraison créative, que la sublimation esthétique, que le rire sain et direct, ou la complainte délicieusement "bluesy" ... "qui déchire" !

"Le cœur a ses raisons que la raison ignore ..."

 

Digression (transgression ?) : le groove

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